Quand on parle « vocations », on parle quasi de suite de la vie consacrée ou d’être prêtre, un peu du mariage aussi. Et ce site n’y coupe pas ! On a ajouté une page sur le diaconat et on a choisi de commencer par quelque chose de plus général, sur notre vocation à tous. Mais quand même !
Quand même, oui, car certains réagissent, qui tâtonnent à trouver leur vocation ou à sa marier… ou qui disent avoir finalement posé un vrai choix mais hors de ces « cases » … Ah bon ?! C’est possible, ça ? … Du coup nous avons choisi de partager ici quelques lignes d’un témoignage d’une jeune femme quarantenaire justement à ce propos-là…
« On entend souvent que pour consacrer toute sa vie au Seigneur c’est soit dans la prêtrise ou la vie religieuse consacrée. Pour certains le chemin ce sera plutôt de se marier. Et les autres ? Ceux pour qui le don total de leur vie ne consiste ni dans la prêtrise, ni dans le mariage, ni dans le célibat consacré ? Est-il exclu qu’il existe d'autres vocations particulières que ces trois-là ?
« Quand on parle alors de célibat non consacré, on nous renvoie très vite au « célibat non choisi », mais n’y a-t-il pas un vrai choix possible d’une alternative aux trois vocations particulières toujours citées.
« Par exemple, ne peut-il exister une vocation, un vrai appel de Dieu, pour une personne homosexuelle qui ne se sentirait appelée ni à la vie religieuse, ni au diaconat, ni à la prêtrise ? Devra-t-elle se « contenter » de subir un « état de vie » (qu’on le choisisse ou non, nous sommes tous dans un « état de vie » particulier), quand la libre réponse à une « vocation particulière » donne tant de sens à la vie ?
« Je ne relève pas de l’homosexualité, mais de fait la vie de couple n’est pas une option pour moi, et je n’ai par ailleurs jamais ressenti d’appel à la vie religieuse consacrée. Par contre, mon discernement me conduit plutôt vers un appel à être une parmi les autres, sans étiquette particulière (donc sans « consécration religieuse »), dans la vie banale, à une place banale, et depuis cette place-là à aimer le monde à la manière de Dieu et autant que possible à témoigner de son Amour. Quelque chose qui tiendrait un peu de l’intuition des « prêtres ouvriers » version laïc/ques célibataires ! Un don total de ma vie, mais avec un enfouissement plus radical car, précisément, non entériné par l’Église sous la forme d’un célibat consacré. Une vocation à la Madeleine Delbrêl. A mes yeux, c’est plus qu'un simple « état de vie » plus ou moins subi, c’est une vocation au sens où c’est ce qui réconcilie ce que je suis en profondeur et la vocation à l'Amour que nous recevons tous. C’est ma vocation particulière, là où Dieu m’appelle, là où il veut que je porte du fruit.
« J’aimerais insister un peu, parce que j’ai longtemps été entravée dans mon discernement par cette présentation de la vocation comme un choix à faire entre trois options. Et parce que je ne me sentais pas du tout appelée à un célibat « consacré » (au sens d’un engagement au célibat officialisé par l’Église), j’ai longtemps pensé que je devais être appelée au mariage. J’ai essayé de rentrer dans cette case sans y parvenir et j’en ai souffert. J’ai même cru un moment que je souffrais d’être célibataire, que je faisais partie de cette grande cohorte des « célibats non choisis » et donc douloureusement vécus. Mais en fait j’ai fini par comprendre que ce qui me faisait souffrir, ce n’était pas le célibat, c’était de ne pas correspondre à l’attente des autres (y compris celle de l’Église) : puisque je ne prenais pas « le voile », la « normalité » voulait que je me mette en couple, ou au moins que j’y aspire. Or, ce n’était pas le cas. Ce n’était pas mon désir profond. Et il m’a fallu beaucoup de temps pour reprendre ma liberté par rapport à ces attentes « des autres », pour écouter vraiment ce qui se disait en moi et pour accueillir paisiblement cette vocation « particulière » qui ne rentre pas dans les clous des vocations « officielles », ni même dans ce que la société laïque considère comme une vie d’adulte normale.
« Alors loin de moi l’idée de généraliser mon cas. Seulement, j’aspire à voir s’ouvrir e champ des possibles pour les nouvelles générations de chercheurs de Dieu afin de leur éviter des années pénibles à essayer de rentrer dans ces cases qui ne sont peut-être pas faites pour eux » …
Puissent donc ces quelques lignes de témoignage et de questionnement en aider d’autres…
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